La transmission d’un projet collectif
La transmission de la danse au sein de l’association Cyberdanse Paris et ailleurs d’ailleurs…
by Bénédicte Lanson-O'Hara
Introduction :
La transmission pédagogique est un cycle : Le professeur dispense un enseignement à un élève qui le transmettra à son tour en devenant professeur. A chaque génération il y a des évolutions pédagogiques et techniques qui font évoluer la discipline. Donc la danse est fondamentalement vivante. ( Par exemple, les pointes et leur technique ont beaucoup évolué depuis leur invention). L’élève : En général la danse s’apprend dès l’enfance, mais cette discipline se pratique à tout âge, il suffit de faire selon ses capacités. Les élèves qui s’adressent à Cyberdanse Paris sont souvent de jeunes femmes, qui ont déjà pratiqué la danse par le passé. Elles désirent reprendre ce qu’elles ont abandonné pour poursuivre des études supérieures. Le professeur: Les professeurs de danse sont souvent passionnés et cherchent à transmettre au travers de leur discipline, le plaisir de s’exprimer et de progresser à travers la danse. Chaque professeur a les exigences propres à la discipline et à son vécu. Le contenu du cours : C’est le programme :… Par exemple, le rond de jambe, le saut de chat…etc.
La danse est une pratique collective organisée :
La danse est une activité sociale et généralement elle se pratique en groupe (Cours collectifs, Ballets avec du public, Atelier, Bals, Boites de nuit etc…) . Dans un cours l’élève apprend avec l’aide du professeur mais aussi en observant et en analysant lui-même. (Copier l’autre au début, analyser, mémoriser, puis devenir indépendant). L’écrit est très limité pour la transmission de la danse. La cohésion de la classe est importante. L’enseignant doit faire particulièrement attention à la gestion des personnalités, essayer d’être juste et motiver tout le monde. Il convient de donner à chaque danseur de quoi le nourrir et de quoi lui faire plaisir. Il est aussi fondamental d’être à l’écoute des élèves et de leur donner de la liberté…même en danse classique. Par exemple, l’an passé, deux morceaux de musique proposés par les élèves ont été utilisés pour le spectacle de fin d’année. Donner des objectifs est très important car cela permet à l’élève d’adhérer à des exercices parfois ardus (Exemple : Rythme travaillé avec des frappements de mains, puis avec les petits frappés à la barre, puis arriver enfin aux petits sauts…) Il faut aussi s’adapter à l’âge de l’élève. Au-delà des possibilités physiques l’enfant dispose d’une mémoire plus spontanée que l’adulte. (Le ressenti et le ludique lui suffisent bien souvent pour accéder à la réalisation correcte d’un mouvement). Enfin, on peut très bien danser sans avoir des possibilités physiques extraordinaires. Je compare la danse au chant … Nul besoin d’être une chanteuse d’opéra pour chanter juste. C’est la même chose en danse.
Le cours, est la porte privilégiée de l’enseignement de la danse :
Les différentes techniques de danse sont issues de sociétés et cultures variées. Par exemple le Jazz vient d’Amérique, le flamenco d’Espagne, le french cancan de France... A travers la pratique d’une discipline qui a été normée au cours du temps on arrive à leur enseignement actuel. Les cours sont donc classés : - Par discipline de danse et sous discipline (Ex : Jazz, Danse classique avec pointes ou sans pointes, Cours d’adage, Ateliers etc…) Chaque discipline répond à ses codes et son langage. (Par exemple le français est la langue de la danse classique et l’anglais celle du Jazz). - Par niveau : Initiation, débutants, intermédiaires, avancés … - Par âge ; Les 7-9 ans, les les 10-12 ans, les adolescents, les adultes… La danse étant un art d’expression par le corps, des cours de mise en forme y sont souvent associés. Ils permettent de se concentrer sur le corps. (Ex : Barre au sol, Gym-danse). Dans un cours il faut garder sa place à l’expression au-delà de la technique: La danse est souvent utilisée pour exprimer, ce qui ne peut être dit avec des mots. C’est ce que l’on nomme l’interprétation : ce que le danseur exprime au travers du mouvement. (C’est une sorte de grâle). Les ateliers chorégraphiques et d’expression permettent à l’élève de se libérer de la technique et de laisser le sens diriger le mouvement.
Les autres vecteurs de savoir que le cours :
Les nouveaux moyens de communication aident énormément au développement de la danse. Ainsi, au sein de notre association, nous partageons les musiques des spectacles et avons créé des groupes WhatsApp pour permettre à chacun de répéter visuellement les chorégraphies apprises en cours. Le visionnage sur YouTube de ballets apporte énormément à la démocratisation de la danse. Organiser des sorties collectives ouvre le regard (Cette année, nous avons assisté en groupe à une conférence sur la danse indienne à la Médiathèque Françoise Sagan)
Conclusion :
L’enseignement de la danse est un moyen de permettre à l’élève de se réaliser avec les autres.
Dancing With One Shoe
by William Waldinger
So the topic of dancing with one shoe keeps raising its annoying little head. And I’m apologizing in advance for my tone; this is me being a jerk. Why are we even still talking about this? I guess, of course, there will always be new teachers who haven’t quite beaten this particular dead horse as much as some of us have. But whenever this topic comes up, nearly everyone in the discussion insists that it is “two shoes or no shoes”. Yet we look at the competition stages and what do we see? We see dancers dancing with only one shoe, and these dancers, and their teachers, are coming up with some sort of justification for it. I would like to pose the following question: is competitive dance a separate field unto itself? I do not work in the competition sector. I teach pre-professional ballet students, pre-professional musical theater students, and NYC open classes in all levels ranging from beginner to advanced. Is what I teach my students a completely separate field or discipline from what competition teachers are teaching? I don’t think that it is. And I dearly hope that I am right about that. So where in this art form, in which I have spent my professional life, is the tradition and history of dancing with one shoe? And, quite frankly, I’m really not interested in hearing some complaint about the slickness of a floor, a need for traction, or the desire to make turning easier. I danced on a lot of bad floors during my professional career. We all wore two shoes (or occasionally no shoes) and we all made it work. I would now like to address the complaint that dancing with one shoe telegraphs to the judges that all of the turns will be on one side. Everyone has a good turning side. Everyone. I am a “right-handed left turner” and it made me crazy my entire career. Even the most accomplished ballet dancers will arrange their solo variations to showcase their good side. Judges expect that most turns will be done in the dancers’ good side; let’s just hope that the training is progressing in a responsible way, under responsible teachers, who have as their goal to make the two sides as even as possible. Lastly I’ll touch on the idea of this being a “new trend” to follow. Why would we follow this trend, especially since everyone is constantly saying that they disagree with it? And if we are the artists that we proclaim to be, rather than following trends, shouldn’t we be setting them?
Comment, ou, par qui sont formés les futurs danseurs et danseuses classiques?
by Laurent Novis
Ballet Teacher at Opéra national de Paris and Ballet Teacher at Conservatoire de Paris
Laurent Novis dans Napoli Photo: R. Torette
Je remarque que des voix se font entendre afin d’exprimer leur inquiétude face au paysage actuel de la danse classique en France. J’avoue la partager et que la situation de certaines compagnies de ballet et de la formation du danseur classique soulèvent de nombreux questionnements. Quel est objectivement le constat aujourd'hui? Quels enseignements pouvons-nous tirer de la politique engagée depuis de nombreuses années? Comment, ou, par qui sont formés les futurs danseurs et danseuses classiques? Vastes sujets dont je ne me permettrai pas d'avancer toutes les réponses, tant elles sont plurielles, complexes et pour certaines, dépassent mes compétences. Cependant, étant un acteur privilégié, au vrai sens du terme et tenant très à cœur de défendre cet art, je m'inquiète et doute de la volonté de nos instances de défendre à sa mesure cet art tricentenaire. Cours de Danse classique Filles & Garçons - Adage - Conservatoire de Paris (ballet girls & boys)- Video Concernant la formation, certains ont abandonné, ou plutôt, ont été abandonnés, d'autres résistent. Mais jusqu'à quand? Heureusement aussi, certaines écoles privées font formidablement leur travail et participent à produire des danseurs de qualité. Mais après tout, pourquoi donc demander de déployer des moyens conséquents à la formation lorsque le nombre de compagnies utilisant le langage classique et l'usage des pointes se réduit comme peau de chagrin? Aujourd'hui seuls le Ballet de l'Opéra de Paris et 2 ou 3 autres compagnies en régions proposent un répertoire classique, mais dans 5 ou 10 ans, qu'en sera-t-il? Quel avenir pour ces danseurs/ses qui se lancent dans cette voie, si ce n'est pour la plupart de devoir s'expatrier. Une des réponses à mon avis, est que depuis près de 30 ans, ce pays n’a eu de cesse de décourager les plus fervents, au nom de la “modernité” et du renouveau. La danse classique jugée alors et depuis, comme ringarde. Cela ne serait pas si frustrant, si le public n’était pas au rendez- vous. Or bon nombre de films, séries et émissions inspirés par le ballet classique sortent sur les écrans (à ce sujet, on se demande parfois si le traitement qu’il en est fait, en accumulant des clichés éculés, n’est pas contre productif…), et à l'annonce de la programmation des grands ballets dans les théâtres, le public répond présent avec un enthousiasme intact. Cependant voilà, ce long et consciencieux travail de sape a fini par porter ses fruits. Aujourd’hui le constat est amer. Demain à n’en pas douter, la Corée, le Japon, le Brésil, les États-Unis et la Chine, sans parler de la Russie bien sûr, amoureux et respectueux de cet art, formeront quelques-uns des meilleurs danseurs et danseuses. Laurent Novis, Dubai Dance Academy class Junior F (2016) - Video Après-demain en France, peut-être, seul le ballet de l’Opéra de Paris donnera à voir aux spectateurs parisiens chanceux, un répertoire en sursis. Dommage! A moins que… Laurent Novis
Laurent Novis - Romeo et Juliette Photo: J. Moatti
A Return to Teaching After an Injury – Passing on the Work.
Many of you probably know (and many of you probably do not) that I sustained quite a catastrophic accident a little more than a year ago. Thanks to the generosity of my truly extraordinary student and now assistant, Josefina Rojas, I was back to teaching in just a couple of weeks. I wasn’t able to dance myself for about five months, and during those months I gained about 30 pounds and got completely out of shape. Now, in my 60’s I’m taking class again and I’ve recently started my journey back. Recently, during a phone call with Steve Caras, we touched on the subject of age in the dance industry, and it reminded me of this article that I wrote a few years back. I reread it and thought I’d share it once again: Dancing With Different Bodies Now, as I approach my 57th birthday, I have come to realize that I have trained as a dancer three distinct times in my life, with three distinctly different bodies. I was a very late starter, and my initial training was in my 20’s with a reasonably young, reasonably fit body. I was able to take that “untrained/never danced” young-adult body and put it through the rigors of preprofessional ballet training and come out the other end a professional dancer. I learned how that training, that process, that transformation felt…and having a bit of a crazy memory for details, I remember exactly what that process entailed. I stopped performing in my 30’s and started taking class again, 9 years later in my 40’s. I now had to re-train. And now I had a completely different instrument with which to work. I was now firmly in middle age. I was now 50 pounds over-weight and completely out of shape as I had done absolutely no exercise at all for 9 years. And so, I started training, dancing with this completely alien instrument. And found that I needed to work at a completely different pace, with a completely different focus and in a completely different way. But train I did. And over the course of a few years, I was able to get almost everything back. And since it wasn’t all that long ago, I clearly remember exactly what that process entailed. Now I’m closer to 60 than I am to 50. And now I find that I’m working with yet another completely different body. I still take class regularly, every day when my schedule permits. I’m lean and fit…for my age. I’m carrying no extra weight. I take class regularly. I work as hard as I can…yet my aging body has betrayed me. And no matter how hard I work; no matter how hard I focus; and no matter how often I train; my aging body is declining. I am now training a third body. And older body that no longer has a buoyant soaring jump, a reaching growing towering extension or a dizzying heart stopping turn. An older body who’s balance decreases daily. An older body that will never again dance the way it did when it was young. And so, I am now looking for ways to work with this new instrument. I am searching for ways to do more with less. Im trying to be more expressive, more communicative, more artistic, nuanced, and interesting with a body that still has a clean and solid technique but with far less technical pyrotechnics at its disposal. I am training a third body in a third way. And I am now learning what this process entails. Over the past 30-odd years, training in and teaching open classes, I have always been very observant. I’ve watched teachers. I’ve watched dancers. I’ve watched accompanists. I’ve watched administrators and program directors. And I have learned. And through training three distinct times with three distinct bodies, I have learned even more. But there is a group of dance studio “regulars” who had always puzzled me: the self-confident, un-ashamed, weak, and frail, very elderly dancer. There were never a lot of them, but they always seemed to be there, in small numbers. These octogenarians (or sometimes even older) would come to class regularly. They would often wear the dance clothes that one would expect on a much younger, fitter, attractive body. They would, with full confidence take their place in some very advanced classes. And they would do…what they could…which was usually “next to nothing.” I would think to myself: “What are they doing? Why are they in this class? Are they crazy? If I ever become one of them, will someone tell me?” And I was worried. My biggest fear was that I would one day turn into a “clueless old man, wasting my time in some dance class in which I had no business being.” Today, as I often do on Saturday morning, I took class…a beautiful class with a stunning musician at the piano. And standing across the room I saw HER. She was very elderly…clearly well past 80. She was wearing a black leotard, pink tights, short chiffon skirt and slippers. Her hair was in a neat bun. She had on just a little too much makeup. She was very thin, very frail and appeared very weak. And then the class started. The pianist played the introduction to the first exercise, and I now saw this very elderly dancer in a completely different way. I will NEVER forget the look of pure joy on her face as she started her first demi plié. She was one with the music. She was one with the studio. She was happy and she was home. And I realized at that moment that I was not looking at my biggest fear. I was looking at what would one day be my fourth body. The body that I would have to train once again to work in yet a new and different way. Each time I have retrained I have LEARNED. Each time I have retrained I have become a better teacher. So now, without fear and with an open heart, I will one day welcome my fourth body. And my very elderly, frail, and weak fourth body will confidently and unapologetically take its place in a studio. I will be one with the music. I will be happy. I will be home. And once again I will train it. And I Will LEARN.
Dancing With Different Bodies